Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 2, 1795.djvu/334

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leur laisser. Les maisons n’étant habitées que par un ménage, il y en a souvent de vacantes ; sitôt qu’une maison le devient, elle rentre dans la masse des biens de l’État, dont elle n’a été séparée que pendant la vie de ceux qui l’occupaient. L’État est seul possesseur de tous les biens, les citoyens ne sont qu’usufruitiers ; dès qu’un enfant mâle a atteint sa quinzième année, il est conduit dans la maison où s’élèvent les filles : là, il se choisit une épouse de son âge ; si la fille consent, le mariage se fait ; si elle n’y consent pas, le jeune homme cherche jusqu’à ce qu’il soit agréé ; de ce moment, on lui donne une des maisons vacantes, et le fonds de terre annexé à cette maison, qu’elle ait appartenu à sa famille, ou non, la chose est indifférente, il suffit que le bien soit libre, pour qu’il en soit mis en possession. Si le jeune ménage a des parens, ils assistent à son hymen, dont la cérémonie, simple, ne consiste qu’à faire jurer à l’un et à l’autre époux, au nom de l’Éternel, qu’ils s’aime-