Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 2, 1795.djvu/340

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crimes, n’est-ce pas là tout ce qu’on peut obtenir sur cette partie ? et avec tous les moyens que vous employez, avec ces maisons scandaleuses, où de malheureuses victimes sont indécemment dévouées à l’intempérance publique ; avec tout cela, dis-je, obtenez-vous dans votre Europe seulement la moitié de ce que je gagne par les procédés que je viens de vous dire[1].

  1. Ne dit-on pas pour excuse de la tolérance de ces maisons, que c’est pour empêcher de plus grands maux, et que l’homme intempérant, au lieu de séduire la femme de son voisin, va se satisfaire dans ces cloaques infects ? N’est-ce pas une chose extrêmement singulière, qu’un Gouvernement ne soit pas honteux de rester quinze cents ans dans une erreur aussi lourde, que celle d’imaginer qu’il vaut mieux tolérer le débordement le plus infâme, que de changer les loix ? Mais, qui compose les victimes de ces lieux horribles, les sujets qu’on y trouve ne sont-ils pas des femmes ou des