Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 2, 1795.djvu/356

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

mais il faut le connaître pour trouver ces moyens, et voilà pourquoi je ne cesse de dire que cette connaissance, que cette étude est le premier art du législateur ; je sais bien qu’il est plus commode d’avoir, comme dans votre Europe, des peines et des récompenses égales, de ces espèces de ponts aux ânes, où il faut que passent les petits infracteurs comme les grands, que cela leur soit convenable ou non, sans doute cela est plus commode ; mais ce qui est plus commode, est-il le meilleur ? Qu’arrive-t-il chez vous de ces punitions qui ne corrigent point, et de ces récompenses qui flattent peu ? Que vous avez toujours la même somme de vices, sans acquérir une seule vertu, et que depuis des siècles que vous opérez, vous n’avez encore rien changé à la perversité naturelle de l’homme.

Mais vous avez au moins des prisons, dis-je à Zamé, cette digue essentielle d’un Gouvernement ne doit pas avoir été oubliée par votre sagesse ? — Jeune homme, répondit le législateur, je suis étonné qu’avec de