Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 2, 1795.djvu/361

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de les continuer, et j’imaginerais alors que c’est la faute du sujet qui ne se corrige pas en prison et non de la prison qui doit nécessairement corriger. Mais il est absolument impossible de pouvoir citer l’exemple d’un seul homme amendé dans les fers. Et le peut-il ? Peut-on devenir meilleur dans le sein de la bassesse et de l’avilissement ? Peut-on gagner quelque chose au millieu des exemples les plus contagieux de l’avarice, de la fourberie et de la cruauté ? on y dégrade son caractère, on y corrompt ses mœurs, on y devient bas, menteur, féroce, sordide, traître, méchant, sournois, parjure comme tout ce qui vous entoure ; on y change, en un mot, toutes ses vertus contre tous les vices : et sorti de là, plein d’horreur pour les hommes, on ne s’occupe plus que de leur nuire ou de s’en venger.[1]

  1. Heureux Français, vous l’avez senti en pulvérisant ces monumens d’horreur, ces bast-