Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 2, 1795.djvu/386

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crimes de vos péchés ; vous vous êtes crus en droit d’imiter la foudre que vous prêtiez à la justice divine, et vous avez pendu, roué effectivement, parce que vous imaginiez faussement que Dieu brûlait, noyait et punissait ces mêmes travers, chimériques au fond, et dont l’immensité de sa grandeur était bien loin de s’occuper. Presque toutes les loix de Saint-Louis ne sont fondées que sur ces sophismes.[1] On le sait, et l’on n’en revient pas, parce qu’il est bien plutôt fait de pendre ou de rouer des hommes, que d’étudier pourquoi on les condamne ; l’un laisse en paix le suppôt de Thémis souper chez sa Phrinée

  1. C’est une chose vraiment singulière que l’extravagante manie qui a fait louer par plusieurs écrivains, depuis quelque tems, ce roi cruel et imbécile, dont toutes les démarches sont fausses, ridicules ou barbares ; qu’on lise avec attention l’histoire de son règne, et l’on verra si ce n’est pas avec justice que