Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 2, 1795.djvu/394

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les choses comme elles étaient auparavant. Ce qu’il faut qu’il fasse, et ce qu’il n’a certainement point fait, c’est de rendre les uns et les autres également heureux, et non pas les uns aux dépens des autres ; or, pour y réussir, il faut qu’il approfondisse d’abord l’espèce d’oppression dont les blancs font leur félicité ; et si, dans cette oppression qu’ils se plaisent à exercer, il n’y a pas, ainsi que cela arrive souvent, beaucoup de choses qui ne tiennent qu’à l’opinion, afin, si cela est, de conserver aux blancs, le plus que faire se pourra, de la chose qui les rend heureux ; ensuite il fera comprendre aux noirs tout ce qu’il aura observé de chimérique dans l’oppression dont ils se plaignent ; puis il conviendra avec eux de l’espèce de dédommagement qui pourrait leur rendre une partie du bonheur que leur enlève l’oppression des blancs, afin de conserver l’équilibre, puisque l’union ne peut avoir lieu ; de là, il soumettra les blancs au dédommagement demandé par les noirs, et ne permettra dorénavant aux