Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 2, 1795.djvu/424

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dit Zamé, je veux vous mener dans mon temple, je veux vous faire voir la magnificence, la pompe, le luxe même de mes cérémonies religieuses. Je veux que vous voyiez mes prêtres en fonctions. — Ah ! répondis-je, c’est une des choses que j’ai le plus desiré ; la religion d’un tel peuple doit être aussi pure que ses mœurs, et je brûle déjà d’aller adorer Dieu au milieu de vous. Mais vous m’annoncez du faste… Ô grand homme ! je crois vous connaître assez pour être sûr qu’il en régnera peu dans vos cérémonies. — Vous en jugerez, me dit Zamé, je vous attends une heure avant le lever du soleil.

Je me rendis à la porte de la chambre de notre philosophe le lendemain à l’heure indiquée, il m’attendait ; sa femme, ses enfans, et Zilia sa belle-fille, tout était autour de sa personne chérie. Allons, nous dit Zamé, l’astre est prêt à paraître, ils doivent nous attendre. Nous traversâmes la ville ; tous les habitants étaient déjà à leurs portes ; ils se joignaient à nous à mesure que nous passions ; nous avançâmes ainsi