Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 2, 1795.djvu/433

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

jeunes gens y sont vigoureux et féconds, les vieillards sains et frais ; leur vie se prolonge beaucoup au-delà du terme ordinaire, et ils sont heureux.

Tu vois la température de ce climat, me dit Zamé ; elle est salubre, douce, égale ; la végétation est forte, abondante et l’air presque toujours pur : ce que nous appellons nos hivers, consiste en quelques pluies, qui tombent dans les mois de juillet et d’août, mais qui ne rafraîchissent jamais l’air au point de nous obliger d’augmenter nos vêtemens, aussi les rhumes sont-ils absolument inconnus parmi nous : la nature n’y afflige nos habitans que de très-peu de maladies ; la multitude d’années est le plus grand mal dont elle les accable, c’est presque la seule manière dont elle les tue. Tu connais nos arts, je ne t’en parlerai plus ; nos sciences se réduisent également à bien peu de chose ; cependant tous savent lire et écrire ; ce fut un des soins de mon père, et comme un grand nombre d’entr’eux entendent et parlent le français, j’ai rapporté cinquante