Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 2, 1795.djvu/463

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de ses conseils, et l’assurant que je ne voulais régler que sur eux le reste de ma destinée. Cet honnête homme plaignit mon infortune ; il y mit l’intérêt d’un père, il me fit d’excellentes leçons sur les écarts où m’entraînait la passion dont je n’étais plus maître, et finit par exiger de moi de retourner en France.

Vos recherches sont pénibles et infructueuses, me dit-il, on a pu vous tromper dans les renseignemens que l’on vous a donnés, il est même vraisemblable qu’on l’a fait ; mais ces renseignemens fussent-ils vrais, quelle apparence de trouver une seule personne parmi cent millions d’êtres où vous projettez de la chercher ? Vous y perdrez votre fortune,… votre santé, et vous ne réussirez point. Léonore, moins légère que vous, aura fait un calcul plus simple ; elle aura senti que le point de réunion le plus naturel devait être dans votre patrie : soyez certain qu’elle y sera retournée, et que ce n’est qu’en France où vous devez espérer de la revoir un jour.