Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 2, 1795.djvu/475

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tôt que je serois rétabli. Me voyant une fortune assez considérable pour pouvoir me passer de la faible somme que je pourrais retirer de mon navire, j’en fis présent à mes officiers ; ils me comblèrent de remerciemens. Je n’avais eu qu’à me louer d’eux, ils devaient être contens de ma conduite à leur égard. Rien donc de ce qui détruit l’union entre les hommes ne s’étant élevé entre nous, il était tout simple que nous nous quittassions avec toutes les marques réciproques de la parfaite estime.

L’état dans lequel j’étais me retint huit à dix jours à Cadix ; mais cet air ne me convenant point, je dirigeai mes pas vers Madrid, avec le projet d’y séjourner le temps nécessaire à reprendre totalement mes forces. Je me logeai, en arrivant, à l’hôtel Saint-Sébastien, dans la rue de ce nom, chez des Milanais dont on m’avait vanté les soins envers les étrangers. J’y trouvai à la vérité une partie de ces soins, mais qu’ils devaient me coûter cher !

Hors d’état de vaquer à rien par moi-