Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 2, 1795.djvu/488

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du cercle de mes réponses, toujours elles furent les mêmes, et son infâme talent échoua devant elles. Il voulut des détails géographiques sur Tamoé, je les embrouillai tellement, qu’il lui fut impossible de deviner dans quelle partie de la mer cette isle était située.

L’interrogatoire se rompit. Je demandai mon bien, on me dit qu’il fallait d’autres éclaircissemens avant que de savoir seulement s’il m’appartenait ; que dans le cas où il deviendrait certain que je n’en imposais pas, il faudrait toujours défalquer de ces richesses les frais de la procédure ; que le roi armerait un navire pour vérifier la solidité de mes aveux ; que je devais juger de la longueur et des sommes que coûteraient ces informations, et sentir combien, d’après cela, il devenait essentiel de dire la vérité pour abréger toutes ces démarches ; je me gardai bien de tomber dans ce piège, et changeant de propos pour ne plus même donner lieu d’y revenir une seconde fois, je me plaignis de la chambre où l’on m’avait