Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 2, 1795.djvu/88

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fortes, et de l’âge de 20 à 30 ans. Elles étaient absolument nues, dénuées même du pagne qui couvre les parties de la pudeur chez les autres peuples de l’Afrique. Toutes étaient armées d’arcs et de fleches ; dès qu’elles nous virent, elles se rangèrent en haye, et nous laissèrent passer au milieu d’elles. Quoique ce palais n’ait qu’un rez-de-chaussée, il est extrêmement vaste. Nous traversâmes plusieurs appartemens meublés de nattes, avant que d’arriver où était le roi. Des troupes de femmes se tenaient dans les différentes pièces où nous passions. Un dernier poste de six, infiniment mieux faites, et plus grandes, nous ouvrit enfin une porte de claye, qui nous introduisit où se tenait le monarque. On le voyait élevé au fond de cette pièce, dans un gradin, à-demi couché sur des coussins de feuilles, placées sur des nattes très-artistement travaillées ; il était entouré d’une trentaine de filles, beaucoup plus jeunes que celles que j’avais vues remplir les fonctions militaires. Il y en