Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 3, 1795.djvu/120

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que souvent la tête de la colonne est déjà dans la maison de campagne que l’arrière garde n’a pas même encore quitté la ville. Si le souverain s’en tenait à ce faste, dès que ses trésors lui permettent de le soutenir, il ne donnerait aucune prise aux reproches des passagers ; mais son extrême cruauté les lui mérite absolument. Elle révolte souvent ses sujets ; et comme il les craint, à l’exemple de tous les despotes, ce n’est depuis quelque-tems que sur les caravannes, qu’il fait tomber les traits de sa noirceur. Nous en étions prévenus, mais notre maudite curiosité nous fit, malgré tout cela, tomber dans l’un des pièges qu’il tend ordinairement aux voyageurs, pour se procurer, parmi eux, des victimes à ses scélératesses. Un des goûts le plus vif de ce monstrueux prince, un de ceux qui le chatouille le plus énergiquement, est de faire empaler sous ses yeux, tous les délinquans qu’il peut surprendre en faute, et cela sans distinction d’âge ni de sexe. Placé à une fenêtre de