Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 3, 1795.djvu/126

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milieu du cercle ; l’exécuteur me saisit. — Oh ! madame, dit Léonore, en frémissant de souvenir, si j’ai cru voir la mort de près, j’ose bien dire que c’est dans cette terrible occasion.

Pour l’accomplissement de cette cérémonie à-peu-près comme pour celle où l’on châtie les enfans, la portion de chair que l’on découvre, est celle que la nature a placée au bas de nos reins, et cela, pour que rien ne puisse mettre obstacle à l’introduction du pieu dans la partie destinée au supplice. On dégarnit donc promptement, aux yeux du monarque observateur, ce qui gênait dans moi le local nécessaire à l’action ; mais jugez ce que je devins, quand j’entendis, dès qu’on me vit nue, des cris tumultueux retentir dans toute l’assemblée, et le bourreau lui-même me repousser avec horreur. Trop émue de mon sort, je n’avais pas pensé à la surprise que je devais naturellement causer en présentant un derrière assez blanc sous un buste fort noir ; la frayeur avait été générale ; les uns