Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 3, 1795.djvu/141

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et que votre dieu même s’y dégrade. Un mystère doit, dites-vous, confondre la raison, il faut qu’elle plie devant l’incompréhensibilité du mystère, et qu’elle s’y soumette ; mots vuides de sens que tout cela, ma raison me vient de Dieu, c’est le seul flambeau qu’il m’ait donné pour me conduire et pour le connaître, il est absolument impossible qu’il exige de moi l’adoption de choses qui contrarient ouvertement cette raison ; s’il eût voulu que je les crusse, ne m’eût-il pas donné une raison faite pour les adopter ; cela était bien plus simple que de me forcer d’admettre ces choses aux dépens de la sorte de bon sens que j’ai reçue de lui ; pourquoi voulez-vous qu’entre deux moyens Dieu n’ait pas choisi le meilleur ? Il semble que vous preniez à tâche de me peindre ce Dieu, haïssable, moi qui ne cherche qu’à l’adorer ; et d’ailleurs, vous en croyez-vous le mérite de ce mystère incompréhensible ? Détrompez-vous sur cette opinion, plusieurs siècles avant Jésus-Christ, Confucius