Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 3, 1795.djvu/146

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Du sommet d’une montagne fort élevée, située au nombre de celles que l’on appelle les Monts de la lune, sortent avec un bruit épouvantable deux grosses sources d’eau, l’une à l’Orient, l’autre à l’Occident. Ces sources forment deux ruisseaux qui se précipitent avec une impétuosité surprenante, dans un sol marécageux couvert de cannes et de joncs, là elles se perdent et ne reparaissent plus qu’à douze lieues de la montagne où elles forment en se réunissant le fleuve du Nil, qu’augmentent dans sa course une infinité d’autres rivières. Non loin de-là, ce fleuve offre une assez grande singularité, ses eaux majestueuses passent au travers d’un lac fort considérable sans qu’il en résulte aucun mêlange.[1] C’est au milieu des eaux de

  1. Ptolémée pensait que c’était de ce lac d’où sortait le Nil ; quelque foi que l’on doive ajouter au récit des voyages de Léonore, qui ne paraissent pécher en aucune circonstance, il serait pourtant possible qu’elle se trompe sur les Sources du Nil, dont aucuns détails réels ne nous sont encore parvenus.