Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 3, 1795.djvu/156

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prits, et je fus assez heureuse pour les ramener tous à une manière plus honnête de penser sur notre compte : le respect remplaça la calomnie : on se défit des préjugés ; on nous rendit justice, et nous acquîmes bientôt, Dom Gaspard et moi, par cette conduite, la considération de nos chefs.

Mon jeune ami me témoignait chaque jour combien il était désolé que ses affaires missent obstacle à l’empressement qu’il avait de me tenir parole, et m’assurait en même-tems que l’année ne se finirait pas sans qu’il obtint la permission de repasser dans sa patrie.

Cependant je recevais beaucoup d’amitié de Clémentine, et je lui rendais de bon cœur le sentiment qu’elle me montrait. Le premier effet de sa confiance fut de m’avouer qu’elle n’aimait nullement Rivairas, et qu’elle ne desirait, pas moins que moi, de retourner en Europe ; mais que bien plus infortunée, sans doute, elle n’en avait pas le même espoir. Je