Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 3, 1795.djvu/167

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t’est-elle pas recommandée par un ami ? — Tous les sentimens vulgaires que vous m’alléguez là, Clémentine, reprit dom Lopes avec le plus grand flègme, ne sont d’aucune force où parle la raison d’état… Amour… Reconnaissance… Droits des gens… tous ces liens disparaissent à l’organe du devoir, à l’obligation de servir sa patrie, les états ne s’établissent et ne se soutiennent qu’à force de lézer les conventions du faible, toujours nulles dès qu’il s’agit des droits du fort. — C’est une injustice atroce. — Soit, mais quand vous saurez un peu plus de politique, vous vous convaincrez que l’injustice et la violence sont les bases de tous les gouvernemens monarchiques, et que leurs droits ne sont assis que sur une multitude de viols faits à ceux de la société. D’ailleurs, vous avez le choix, rien ne vous oblige à préférer le parti que je vous offre à celui de finir ici vos jours dans les fers. — Ô ! dom-Lopes, m’écriai-je, parmi les freins que tu brises, dois-tu te permettre d’anéantir