Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 3, 1795.djvu/189

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les plus inconcevables, nécessaires dans une telle ame, ne deviennent plus que des preuves du plus ardent amour. Tout homme naît avec plus ou moins de dispositions à ces écarts qui te surprennent ; tous avec une manière différente de les exercer plus ou moins ; et l’amour qui ne s’établit dans l’homme qu’après ces premières impressions reçues, les détermine en sa faveur, en raison du degré d’activité qu’il leur trouve. Les impressions sont-elles faibles ; l’amour qui s’en nourrit ne devient pas plus violent qu’elles ; il règne alors avec sagesse ; il ne s’exprime qu’avec douceur. Trouve-t-il au contraire exceſſif, le ton des passions, ainsi que l’acquilon, entraînant de son souffle impétueux tout ce qu’on veut lui opposer de frein, il brise, il déchire, il dévore ; c’est une flamme ardente qui consume tout ce qu’elle rencontre, et qui regarde comme un aliment de plus à son ardeur, tout ce qu’on lui présente pour l’étouffer ; mais tous ces résultats sont