Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 3, 1795.djvu/192

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

eus fait voir que les Portugais étaient loin de ce dessein, qu’ils seraient bien plutôt embarrassés qu’enrichis de la totalité de ses provinces ; qu’ils ne desiraient que la facilité de commercer, et d’établir le fil de communication avec leurs compatriotes de la côte occidentale du continent. Alors il me demanda si j’étais chargée par les Européens de négocier cette affaire avec lui : je ne lui cachai pas ; je lui dis même que s’il n’avait pas attaqué le fort des Portuguais, j’allais, avec ma compagne, me rendre incessamment à sa cour, pour lui proposer ce dont je lui parlais. Au bout d’un instant de silence, l’empereur me témoigna qu’il n’était pas très-éloigné du projet que je lui communiquais ; mais qu’il craignait que les Européens, une fois dans ses états, ne m’enlevassent à lui. Je lui fis sentir qu’ils en seraient toujours d’autant plus éloignés, que leur intérêt exigeait qu’ils eussent quelqu’un de leur nation, possédant la confiance de l’empe-