Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 3, 1795.djvu/194

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quelques contradicteurs ; on me les opposa dans le conseil ; je combattis leurs raisons, et j’en alléguai de si fortes, que je ramenai insensiblement tous les esprits à mon opinion.

On envoya donc sur-le-champ trois guerriers inviter les Portugais à venir comme amis, sur les terres de l’empire : dom Lopes parut six jours après, à la tête de deux mille hommes rassemblés des colonies voisines ; il eût dès l’instant son audience particulière. Je vous somme de votre parole, lui dis-je, en français, dès que je le vis entrer… Comptez-y, me répondit dom Lopes, un vaisseau vous attend à Benguelle ; six de mes gens bien armés, qui connaissent un peu les chemins vous y conduiront par les terres avec Clémentine. Le facteur de la compagnie vous attend ; il est prévenu ; mais il faut n’employer que l’évasion ; je la protégerai, je ne l’aiderai point, je ne puis débuter par un acte d’hostilité chez un peuple, que tout m’engage