Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 3, 1795.djvu/205

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Au moyen de l’extrême largeur du Tage les plus gros vaisseaux parviennent comme vous savez, jusqu’à la ville même, et dès qu’un bâtiment arrive, dès que les formalités des douanes sont remplies, il se trouve là un nombre infini de Gualegues[1] qui vous offrent leur service pour le transport de vos bagages. Nos malles fouillées, Clémentine jettant indifféremment les yeux sur les premiers de ces gens qui l’environnaient, leur ordonna de se charger de nos effets et dans l’instant ils furent sur le dos de trois de ces drôles. — Où faut-il aller excellence dit l’un d’eux, en fixant ma compagne ? — À la Strella, chez Boulnois, répondit Clémentine, en donnant à cet homme l’adresse d’une auberge, qu’un hollandais lui avait indiquée à Benguele, comme une des meilleures de la ville. — Le mot dit, nos gens partent et nous suivons. Tant que nous lon-

  1. Ce sont des gens de la Galice, qui font à Lisbonne le métier de porte-faix, de ramoneurs, etc.