Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 3, 1795.djvu/213

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remis à la voile pour Cadix où l’appelaient des affaires de la plus grande importance. Il était parti depuis une heure.

Nous rentrames dans la ville, et nous informant de la maison de l’Alcaïde du quartier de notre auberge, nous fûmes lui porter nos plaintes et lui demander des conseils.

Dom Laurent de Pardénos, était un de ces hommes dont la physionomie douce et minaudière, cache une ame atroce et corrompue, un de ces prévaricateurs comme il y en a tant… qui ne voyent dans la place qu’ils occupent, que ce qui peut les conduire plus vite à étancher la soif de leur luxure ou de leur avarice… À qui tous les moyens sont bons, pourvu qu’ils fassent tomber dans leurs filets, celui qui les implore, si quelque chose de ce malheureux peut assouvir leurs passions. Fourbe, adroit, endurci à tous les maux de son prochain, les voyant sans les soulager ou ne les secourant que par l’espoir d’en venir promptement à ses vues, effréné libertin,