Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 3, 1795.djvu/219

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à ma fantaisie… Soit, dit Clémentine, de cette manière nous ne vous aurons aucune obligation, nous avions peur d’être méprisées de vous, mais c’est vous au contraire qui aurez mérité toute l’étendue de ce sentiment, nous en serons toutes deux plus à l’aise.

Notre premier soin en arrivant à l’auberge, fut de savoir si l’on n’avait pas eu des nouvelles de nos malles, on nous assura que non, et comme on se méfie un peu dans de telles maisons, de gens qui n’ont pas les effets nécessaires à répondre de leur consommation, on nous pria de payer notre souper d’avance, si nous voulions qu’il nous fût servi ; eh bien me dit Clémentine, en me regardant, cette pitié, ce sentiment sublime, tu vois comme il est écouté chez les hommes, à peine nous soupçonne-t-on d’être dans la misère, que nous sommes insultées de toutes parts ; l’un… celui qui, par sa place nous devrait des secours, met au prix de notre vertu les foibles services qu’il veut bien nous