Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 3, 1795.djvu/240

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pages se fouillent, des fripons à leurs gages, qui observent les voyageurs de terre ou de mer, et qui leur font ce qu’on vous a fait, quand il se trouve parmi du gibier de leur goût. Si vous allez trouver ces seigneurs, vous aurez vos effets, sans doute ; si vous n’y allez pas, et que profitant du billet, vous cherchiez à vous plaindre, ils nieront que l’écrit vienne d’eux : ils diront que vos malles étaient pleines de contrebande, que c’est en raison de cela qu’ils les ont fait saisir ; si vous persistez, leur crédit est immense ; ils vous feront, sous quelques prétextes imaginaires, renfermer dans la maison des filles de débauche, où ils abuseront tout de même de vous, et vous ne sortirez jamais de leurs mains. — Laisse-nous, mon ami, dit Clémentine, mille sincères graces de tes éclaircissemens ; crois qu’aussi-tôt que nous en serons en état, tu en recevras de nous le salaire. — Eh bien, me dit Clémentine, dès que nous fumes seules, as-tu vu, depuis que