Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 3, 1795.djvu/261

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ques unes causaient bas, pendant que les autres dormaient. Camarades dit notre conducteur, voilà deux pauvres filles égarées qui ne savent où reposer leurs têtes ; quand le riche abandonne le pauvre, ou que la justice immole l’innocence, c’est à nous à venger les droits de la société ; notre premier devoir est de les rétablir… Allons la nappe. Ici nos larmes coulèrent malgré nous, ô Clémentine m’écriai-je, voilà donc quels sont les hommes !… Nous ne trouvons que vice et qu’horreur, au centre de leurs associations policées, et toutes les vertus nous attendent chez ceux que l’opinion flétrit.

Pendant ce temps, ceux qui dormaient s’éveillèrent, et le couvert se mit. Les femmes de ces Bohémiens étaient au nombre de six, parmi lesquelles il y en avait quatre très-jolies, elles nous environnaient, elles nous caressaient, elles nous louaient, elles nous plaignaient, elles nous priaient de nous asseoir près d’elles, et que quoi qu’elles eussent soupées, elles se remettraient