Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 3, 1795.djvu/278

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les paroles du chef, qui étaient une formule d’adoration au diable. La prière finie, Brigandos nous demanda, 1°. Si nous jurions d’être fidèles aux points de doctrine que nous venions d’adopter ? 2°. Si nous nous engagions à ne point révéler ce que nous ferions ou ce que nous verrions faire ? 3°. Si nous ne reviendrions jamais au culte que nous venions d’abjurer ? 4°. Si c’était du fond du cœur que nous anéantissions toute idée de l’Être-Suprême, pour ne plus révérer que celle du démon ; 5°. Si nous étions bien décidées à nous approprier le bien d’autrui, toutes les fois que nous en trouverions l’occasion ? 6°. enfin,… et voici, sans doute, ce qui m’étonna le plus : — si nous protestions de secourir toujours le faible envers le fort, et d’adoucir la situation de tous les infortunés que le hasard offrirait à nous ; nous promîmes tout.

Un repas splendide suivit notre réception ; il y régna une gaieté honnête,…