Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 3, 1795.djvu/334

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pour la liberté, les arts et les sciences, le même ton de philosophie, tout ce qu’il faut enfin pour se battre un moment et devenir bons amis après. Or, si cette liaison arrive, soyez bien sûr qu’elle se tournera contre vous, et vous n’êtes pas en état de la soutenir. Ils ne sont plus ces tems glorieux où le plan de la monarchie universelle se dressait dans le cabinet de Madrid, et rien ne vous les ramenera. Plus avilis, plus écrasés que jamais par votre inquisition et vos prêtres, on ne trouve en Espagne que des alguasils, des chevaliers de la cruciata et de la sainte-Hermandad ; mais que Belzébut m’étouffe si on y rencontre un soldat, encore moins un général. — Que dites-vous, ami ? est-ce l’instant de nous déprimer comme vous le faites ? L’espagne renait aujourd’hui, jamais ses campagnes ne furent plus riches, jamais ses atteliers mieux fournis. Voyez le commerce de la Catalogne, l’immensité des choses qui s’y fabriquent à présent ; jettez les yeux sur nos grandes routes, avant un demi siècle elles seront