Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 3, 1795.djvu/35

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d’explications indécentes, qu’il faudrait donner au public si nous prenions ce parti ? Le président n’a aucun besoin, d’avoir encore une fille ; il s’en croit une dans Sophie, il en a abusé pour des horreurs ; n’éveillons rien de plus dans cette ame perverse ; que Léonore déjà malheureuse avec une mère chimérique, ne la devienne pas davantage avec un père réel… Et quelle fortune d’ailleurs feriez-vous à cette jeune femme ? Savez-vous à quel point elle m’intéresse ? Croyez-vous que je souffrirais, que vous endommageassiez la dot de votre Aline, cette dot qui doit faire la fortune de notre cher Valcour, du plus honnête et du meilleur des hommes !…

Oh ! monsieur, s’est écrié Aline, que cette considération ne vous arrête pas ; ce n’est pas mon bien que Valcour desire, et ce bien je n’en veux pas moi-même, si on ne le partage avec ma sœur… Non, a repris le comte, Léonore n’accepterait cette offre obligeante de son aînée, que dans le cas où elle n’aurait pas une autre fortune ;