Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 3, 1795.djvu/350

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

releva son haut-de-chausses, et dit, jugeons maintenant. — Il s’approche d’abord de la petite fille ; pucelle, lui dit-il, si l’homme qui t’a maltraitée t’eût parlé d’amour, et qu’au lieu de s’y prendre comme il l’a fait, il t’eût proposé de lui vendre tes prémices au moyen d’une somme quelconque, à quel taux les aurois-tu mis ? Hélas ! monsieur, dit la jeune enfant, je sais bien qu’il y a un âge où il faut qu’une fille perde ce qu’elle a de plus cher, ces choses-là ne peuvent pas toujours se garder ; s’il m’avait parlé poliment, qu’il m’eût seulement offert un doublon,[1] n’eût-ce été que pour le plaisir d’en voir un, il aurait fait de moi tout ce qu’il aurait voulu. — Bon, nous dit Brigandos, voilà la p… toute trouvée, il ne s’agit plus que de la somme ; alors il s’approche du garçon : gibier des fourches de Tolède, lui dit-il, tu vois que tu as commis une action infâme ; si c’était un corrégidor qui dut la

  1. Environ 42 liv.