Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 3, 1795.djvu/352

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nous parle avec violence, plus elle efface en nous la loi des considérations. Avez-vous quelquefois vu déborder le Tage ? Respectait-il en s’échappant ces superbes plans d’oliviers dont l’agriculteur économe ombrageait à plaisir ses rives ? Opposait-on un frein au fleuve ? celui-ci plus furieux encore, ne les franchissait-il pas avec plus d’impétuosité ? Étoile de l’Estramadoure, cette allégorie renferme mon histoire, la jeune fille résistait… elle m’irritait davantage ; il y a des instans où cette voix de la nature, à laquelle on dit qu’il faut se rendre, est pourtant bien inconséquente ; suivant les loix, j’allais commettre un crime, et je vous proteste pourtant que je ne suivais que la nature. Si cet enfant eut doublé ses résistances, peut-être l’aurais-déchirée, tout en n’écoutant que la nature. — Ami, personne ne connaît mieux que moi les désordres de cette marâtre ; mais, comme il s’agit ici bien plutôt d’arranger que de philosopher, dis-moi, qu’aurais-tu fait pour cette petite