Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 3, 1795.djvu/357

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de cette enfant dans ma famille ? — Qu’elle parte donc, dit Brigandos, et comme il n’est pas nécessaire que vous vous retrouviez, gagne par là, camarade, voilà le chemin de Séville ; et toi, mon enfant, ajouta-t-il à la petite fille, prends de ce côté, ce doit être celui de la maison de ton père. Tous deux s’embrassent, tous deux se séparent, et nous ne quittons le local que quand nous les jugeons l’un et l’autre trop éloignés pour se rejoindre.

Homme équitable, dis-je à notre chef en nous remettant en marche, permettez-moi de vous faire une question. Si cette jeune fille eût été plus attachée à son honneur qu’à l’argent que vous lui avez fait donner, comment eussiez-vous décidé le procès ?

Un de ces besoins impérieux qui ne connaissent aucun frein, entraînait cet homme au crime malgré lui, me répondit notre capitaine, ce besoin trop violent pour être délicat n’exigeait que d’être satisfait, et pour y réussir, tout objet devenait indifférent ; je lui aurais cédé pendant deux