Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 3, 1795.djvu/359

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d’autres désordres moraux à peu-près semblables à celui-ci, dans lesquels le libertin, aveuglé par sa passion, cherche plutôt une victime dans l’objet qui lui sert, qu’une compagne à sa volupté, et sachant que ce genre de vice occupait avec autant d’imbécillité que d’indécence la tête des magistrats français ; je demandai à notre Licurgue ce qu’il pensait de leur extrême sévérité sur cela : — Je la blâme fortement, me répondit-il aussitôt, il n’est besoin ni de loix ni de punitions pour anéantir ces excès ; les dégoûts qu’ils inspirent aux uns, les regrets dont ils déchirent les autres, suffisent à les anéantir chez un peuple ; laissez ceux qui agissent et ceux qui cèdent, se punir mutuellement l’un par l’autre, et gardez-vous de faire de ces turpitudes de scandaleux éclats dont la connaissance déshonore le magistrat, instruit l’innocence, et fait rire le vice ; n’assurez pas sur-tout une protection dangereuse à ces objets de l’intempérence publique, cette protection que vos magistrats n’accordent