Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 3, 1795.djvu/360

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que pour acheter à ce prix les faveurs empestées de ces malheureuses, rend à ces créatures, par une impardonnable inconséquence, les droits que leur avilissement leur enlève. C’est replacer dans la société une vermine dont elle ne travaille qu’à se délivrer, c’est ouvrir la porte à tous les vices, c’est encourager la corruption des mœurs, c’est séduire une infinité de jeunes filles retenues, sans cette protection dangereuse par le mépris et par la honte ; et pourquoi, en l’accordant cette fatale protection, la fille du bourgeois ou de l’artisan ne volerait-elle pas à un genre de vie qui, avec beaucoup d’agrémens d’un côté, leur assure encore de l’autre le droit d’être soutenues par les loix qu’elles outragent comme le serait la citoyenne honnête qui les craint et qui les respecte ? Que ces juges prévaricateurs se convainquent donc une bonne fois. (Si les attraits fardés de ces sirénes peuvent laisser pénétrer dans leur ame le flambeau de l’équité, que l’intempérance absorbe), qu’ils se con-