Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 3, 1795.djvu/362

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juste et véritable punition de leur méprisable complaisance ; qu’elles filles embrasseront l’état à ce prix ? et de ce moment, sans que des magistrats jettent les yeux sur des vilenies qui les deshonorent, ne voilà-t-il pas tout puni de soi-même ; la courtisanne porte sur son corps meurtri la peine de sa sordide prostitution, et le libertin qui n’en trouve plus, ou s’en prive, ou devient tempérant ; mais persuadez à vos prestolets de Thémis de renoncer par sagesse à une branche épouvantable d’ordures qui doit leur valoir les épices ou le monseigneur, c’est prêcher régime à un gourmand, c’est louer le luxe devant un avare ;[1] Et tout en raisonnant ainsi, nous approchions de Tolède.

  1. Il est très-extraordinaire qu’un magistrat ait mis dans sa cervelle qu’il pouvait résulter quelque bien d’éclairer et de publier les secrètes horreurs que le libertinage enfante. Comment ce magistrat tel qu’il soit ou tel qu’il ait pu être, a-t-il arrangé ce systême