Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 3, 1795.djvu/366

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nombre d’ennemis à craindre, il faut tacher, si cela se peut, que la brebis paisse sans que le loup vienne la manger, il y a là dedans des adorateurs de dieu plus dangereux que des démons pour des gens comme nous, entrons, amis, nous coucherons fort bien là, et pendant qu’on fera notre souper, je vous raconterai l’histoire de cette tour. L’anecdote qui la concerne est vraiment digne d’être recueillie. Nous entourâmes notre chef comme nous avions coutume de faire quand il avait à pérorer, et il nous parla dans les termes suivans.

Ce que j’ai à vous dire sur ce monument, mes amis, est d’autant plus curieux que c’est à ce trait d’histoire que remonte l’invasion des maures en Espagne, ce fut cette tour que vint fouiller le roi Rodrigue, imaginant y trouver des trésors, et qui disparut dans les airs après la recherche qu’il osa entreprendre ; mais ceci demande des détails, écoutez-moi donc avec attention.

« Dom Rodrigue, le plus savant de tous les princes dans l’art de varier ses débauches