Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 3, 1795.djvu/382

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quelle folie de se gêner dans ce cas ! c’est se rendre esclave pour le plaisir de porter des chaînes ; c’est refuser de s’y soustraire, quand la raison même nous en dégage. Ces considérations réfléchies, si tu les porte encore, ces malheureuses chaînes, tu n’agis plus alors que pour ta satisfaction personnelle et cette jouissance intérieure est-elle autre chose que de la déraison et de l’entêtement ? En dois-tu valoir moins à tes propres yeux, pour avoir valu davantage à ceux des autres ? Te dépriseras-tu donc en proportion de ce qu’on t’aura estimée ? Seras-tu vile à tes regards, pour avoir un instant cédé aux plus doux penchans de la nature ? Crois-tu que ces penchans qu’elle nous inspire, soient moins doux que la triste satisfaction au pied de

    des loix que nous suivons encore est l’ouvrage de ses amans, en amusant son mari de ces codes atroces, elle lui voilait sa conduite ; l’imbécile Justinien compilait et sa femme couchait.