Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 3, 1795.djvu/395

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Mella, point de seigneur dans les deux Espagnes, qui joignit à cet avantage, une naissance plus illustre, et de plus flatteuses prérogatives ; mais la fortune ne se soutient pas toujours également chez ceux qu’elle favorise ainsi, et sa main inconstante ne les élève souvent au faîte des grandeurs que pour les en précipiter avec plus d’éclat.

Le comte marié fort jeune, avait perdu sa première femme au bout de trois ans, et n’en ayant eu qu’une fille, il était résolu de se lier encore sous les loix de l’hymen. Ces seconds nœuds réussissent rarement, le comte en devint la funeste preuve ; une demoiselle de la maison de Brajados, belle et riche sans doute, fut l’objet qui le captiva, mais il s’en fallait bien que les vertus de cette jeune personne, répondissent aux dons précieux qu’elle apportait, d’ailleurs rien de plus scandaleux que sa conduite, rien de plus perverti que ses mœurs.

Le duc de Medina-Sidonia, était alors