Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 3, 1795.djvu/403

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Juan qu’osez-vous dire ? — Ce que j’eprouve et ce que vous m’inspirez, j’ose vous parler de mon amour, j’ose vous jurer de n’écouter que lui, j’ose prendre le ciel à témoin que je n’aurai jamais d’autre femme que vous. Un baiser que Dom Juan cueillit sur les lèvres de rose du tendre objet de son ardeur, devint le sceau de ses sermens, Léontine tremblante rougit sans le refuser. On s’approcha, et nos deux jeunes gens bientôt entourés de leur suite, furent obligés de feindre, et de reprendre la route de Tolède.

La funeste nouvelle que Dom Juan venait d’apprendre à sa sœur, ne se vérifia que trop, dès le lendemain le comte de Flora-Mella déclara à sa fille le mariage qu’il projettait, et peu de jours après, il lui présenta Dom Diègue.

Pour tout autre, même que pour une fille prévenue, Dom Diègue eût été un objet d’horreur, unissant au caractère le plus désagréable, tous les défauts de la nature, on n’imaginait pas comment le