Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 3, 1795.djvu/411

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

qu’il lui soupçonnait le cœur pris ; que lui seul était en état de démêler ce fatal secret ; qu’il en avait déjà fait quelques ouvertures, mais que n’ayant rien pu connaître encore, il n’avait gagné à cela que de se rendre suspect lui-même. — Il ajouta ensuite qu’il était essentiel que le comte l’aidât dans l’entreprise qu’il avait formé de sonder les replis de l’ame de sa sœur ; il ne pouvait, disait-il, agir commodément au milieu de la foule de domestique qui les entourait sans cesse, il était essentiel d’abord de les écarter : combien ne lui fallait-il pas d’aisances, puisqu’avant de parler en faveur de dom Diegue, il avait même à vaincre l’éloignement que Léontine commençait à ressentir pour lui, depuis qu’elle s’appercevait de ses efforts à la pénétrer.

Le comte, pleinement la dupe des détours de son fils, bien éloigné de soupçonner les motifs personnels qui le font agir, le sert de tout son pouvoir. Léontine est moins observée, les surveillans disparais-