Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 3, 1795.djvu/413

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

résolu à la force, puisqu’il ne pouvait réussir d’une autre manière, il se prépara à faire usage de la liberté qu’il avait, pour diriger les pas de cette malheureuse sœur, vers l’endroit où des gens sûrs seraient postés pour l’enlever.

Toutes les batteries furent donc dressées d’après ce projet ; il envoya avant-hier une chaise de poste lestement attelée, l’attendre sur la route qui mène en Portugal, où il avait dessein de se réfugier ; et cette voiture escortée de quelques valets fidèles, avait pour rendez-vous, les environs de la tour enchantée.

Le jour venu, sous le prétexte d’une promenade, dom Juan engage Léontine à venir voir avec lui les intéressans débris de cette antiquité.

Une fois là, l’impétueux Dom Juan, hors de lui, — ô Léontine, s’écrie-t-il, tout nous attend ;… tout nous attend ;… nous ne reverrons plus Tolède ; il faut s’arracher enfin aux apprêts d’un funeste hymen, qu’il n’est plus possible de re-