Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 3, 1795.djvu/416

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rigueurs ;… mon amour est au désespoir ; je ne me rends plus qu’à lui seul ;… et la saisissant alors dans ses bras,… — il faut me suivre, Léontine ;… n’essayez pas de vous soustraire ;… n’entreprenez pas de vous défendre,… mon égarement serait affreux ;… j’irai jusqu’à vous méconnaître,… jusqu’à me venger de vos dédains :… vous n’ignorez-pas l’impétuosité de ce cœur de feu, que rien ne maîtrisa jamais… Ne l’irrites point, Léontine, ou ce moment, peut-être, coûterait à tous deux la vie. — Eh bien, perce-le ce cœur qui ne veut pas se souiller d’un crime ; entr’ouvre-le, te dis-je, je ne m’oppose point à tes coups… Vas, j’aime mieux cent fois la mort que les affreux tourmens qui déchirent mes jours :… et des larmes s’échappant de ses yeux ;… — si je les regrettais ces jours que veut m’enlever ta fureur, si je les regrettais, dom Juan ! c’était à cause de mon père… Je voulais les lui consacrer ; je voulais faire son bonheur ;… je voulais prolonger sa vie… Barbare !…