Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 3, 1795.djvu/432

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quoiqu’il soit condamné par tous les gens de l’art ; vous lui vendrez fort cher le philtre que voilà et que j’intitule Beaume de vie, lequel pour tant n’abrégera ni ne prolongera la sienne d’une heure. — Celà fait, vous recevrez de moi de nouveaux documens.

Les robes furent apportées dès le lendemain, nous y ajoutâmes tout ce que l’art de la toilette put nous inspirer de plus coquet, et chacune de nous partit pour sa destination.

Le portrait que Brigandos m’avait fait du doyen, le délabrement de sa santé, le philtre qui lui devenait nécessaire,… la tranquillité dont je devais jouir, tout cela contraignait mon imagination à se représenter un septuagénaire ; Dom Flascos n’avait néanmoins que cinquante ans ; sa taille fluette, le rouge de ses joues, annonçaient cependant qu’il était menacé de la poitrine, mais quoique avec un peu de nonchalance dans toute sa tournure, ses yeux respiraient la volupté, une très-jolie