Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 3, 1795.djvu/465

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sans que les geôliers pussent nous entendre ; il me confirma les craintes de Clémentine… Vous allez subir la question, me dit-il, mais vous passerez la dernière : cela vous donnera le tems de la réflexion. Si vous demandez au révérend pere inquisiteur d’être une seconde fois interrogée secrètement par lui seul, il vous l’accordera, et vous ne subirez point de tourmens… Je l’avoue, le début de ce discours m’avait si fort étourdie, qu’à peine en compris-je la fin ; et comme il s’apperçut de mon trouble, il me répéta ce qu’il venait de me dire.

Nous marchâmes. Clémentine, déjà conduite par ses geôliers, me devançait, il me fut impossible de lui parler. Après avoir traversé toute la maison, nous descendîmes un grand escalier pratiqué sous une voûte, qui, au bout de cent marches, nous conduisit à la porte d’un corridor si sombre, qu’à peine y voyait-on pour se conduire. Au bout de ce passage extrêmement long, nous trouvâmes une porte de fer très-