Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 3, 1795.djvu/473

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pas le devoir, et qu’elle ne le pouvait pas : et à la même interrogation nous répondîmes, ma compagne et moi, que nous étions convaincues que ce culte offensait souverainement la divinité, et que nous l’avions abjuré dès l’enfance. — Perfide réponse, s’écria madame de Blamont ; ô Léonore, n’eussiez-vous pas dû être plus prudente ? — Les approches des plus affreux supplices, répondit Léonore, ne me feraient jamais feindre sur cet objet, madame. — Ô juste ciel ! s’écria, avec des pleurs, madame de Blamont, dont l’ame délicate et tendre s’allarmait de tout ce qui paraissait enfreindre les sentimens pieux auxquels elle était inviolablement attachée. — Femme à jamais respectable, dit le comte, en prenant les mains de son amie ; vous êtes tellement pure, qu’un récit même vous offense ; mais de grace, laissons continuer votre fille… Eh bien ! Léonore, que vous demanda-t-on ensuite ? Si nous étions juives, re-