Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 3, 1795.djvu/484

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der un second ; que je n’avais qu’à dire ce que j’avais à révéler, après qu’au préalable la visite de mon corps aurait été faite ;… et en disant cela, sa physionomie se démontait, il lançait sur moi des regards, tels que le seraient ceux du lion prêt à dévorer sa victime. Je me jettai aux genoux de mes juges ; je leur demandai avec les plus vives instances, de m’écouter dans un endroit moins effrayant… Cela ne s’est jamais fait, dit le grand-vicaire, et en même temps il fit signe aux bourreaux d’avancer. En ce moment je me prosternai la face contre terre, et renouvellai mes instances avec tant de chaleur, que dom Crispe qui, comme je m’en doutais bien, devait y céder, dit à son confrère, — eh bien ! je saurai demain ce que c’est, monsieur, après demain matin je vous donne rendez-vous ici pour y terminer notre besogne. Le grand-vicaire assez mécontent, se rendit, on me renvoya, je les laissai tous deux avec ma malheureuse amie, qui, dès ce moment, me fut