Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 3, 1795.djvu/500

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cès de complaisance où vous désirez de m’entraîner ?… Ah ! ne distraisons rien des sacrifices que vous devez offrir à l’amour : fuyons, fuyons ce lieu fatal, où les triomphes qu’obtiendrait mon orgueil, nuiraient autant à mes plaisirs ; et je m’élance aussi-tôt dans les appartemens voisins, il m’y suit… Dans le plus grand désordre, pas assez maître de lui pour se contraindre ; pas assez esclave de l’amour pour n’écouter que sa voix, la luxure la plus grossière éclate sur son visage, à côté des sentimens de la délicatesse où j’essaye de le contenir, et son embarras est tel, qu’il ne sait plus, ni ce qu’il fait, ni ce qu’il dit. Le couvert était mis, lorsque nous redescendîmes ; soupons, lui dis-je, en appercevant ces apprêts, ces nouveaux plaisirs, en apaisant les feux qui vous embrâsent, rendront ce que vous attendez plus piquant. Dom Crispe, toujours dans le délire, toujours me serrant, me touchant par-tout, avait bien de la peine à renoncer à ses