Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 3, 1795.djvu/509

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et je m’y rapetissai tellement, qu’un lapin, j’en suis sûre, n’aurait pas tenu moins de place… Nos gens revenaient, mais plus doucement, et comme j’entendis une femme pleurer, je ne doutai pas qu’ils n’eussent saisi leur proie… Ceci ranima mon courage, j’écoute,… j’examine même à travers les feuilles avec un peu plus de hardiesse, mais quel est mon étonnement quand je distingue positivement au clair de lune, les traits et la taille de Florentina celle de nos compagnes, dont je vous ai parlé, et dont l’âge était de 14 ans ; un moment je crois me tromper, mais l’affreuse scène qui se passe sous mes yeux, achève bientôt de me convaincre.

Parbleu ! dit l’un de ces hommes à l’autre, ce serait une grande duperie à nous, de rendre cette petite fille sans nous en divertir, il faut en profiter puisque le hasard nous la donne. — Ainsi soit fait, dit le cavalier, qui la portait en croupe, tu es un camarade discret, je compte sur toi, monseigneur ne s’en soucie plus, il