Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 3, 1795.djvu/524

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

su prévoir les loix ; une jeune fille, tendre et crédule, devient infanticide pour déguiser sa faute, un libertin sujet à des caprices, pour les cacher, en détruit l’objet, le moine incontinent devient un meurtrier, qu’on ferme les yeux sur des torts qui ne sont qu’imaginaires, sur des faiblesses qui n’offensent en rien la société, et l’homme ne deviendra pas doublement criminel pour empêcher qu’on n’imagine qu’il put se le rendre une fois. — Si les parens viennent demain comme on nous en menace, nous leur dirons qu’on les a trompés, fausseté, trahison, fourberie, rien ne coûte après les crimes où l’on nous force… Et voilà comme on perverti l’homme, voilà comme pour le rendre meilleur, on l’oblige à devenir plus mauvais. — Alors l’un de ces moines s’avançant vers le confessionnal où j’étais, vint ouvrir un caveau à moins d’une toise de moi, allons, dit-il à son confrère dès qu’il eut fait, mettons cette malheureuse dans sa dernière demeure, et ils la reprirent, la placèrent sur le bord