Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 3, 1795.djvu/54

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

point de satisfaire ses desirs ; que pour leur intérêt même, il était bon d’attendre quelques heures, afin de pouvoir exciter au moins des sensations quelconques dans l’objet malheureux qu’il immolait aux siennes. Il ordonna qu’on me fît mettre au lit, etc…

Ici Léonore balbutia et rougit extraordinairement… Madame, reprit-elle toute confuse, s’adressant toujours à la présidente, vous m’avez ordonné de ne rien vous cacher, j’ose tout avouer pour vous obéir, j’ai été sage tant que je l’ai pu, mais vous ne me condamnerez pas au moins pour des larcins qui tournent tous à la honte des ennemis de ma pudeur, sans qu’il y ait une seule faiblesse de ma part.

Eh ! mais vraiment, qui ne connait pas ces choses là, a dit le vieux général, on sait bien qu’une fille abandonnée ou évanouie, ne peut pas se garantir de l’impudence d’un homme, il n’y a pas dans tout cela pour votre compte le soupçon même d’un péché véniel, une femme n’est jamais coupable que par volonté, tout ce que la force lui